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Hier dans mon tgv j’ai eu une révélation : ça y’est, mon envie d’écrire est revenue. J’ai loupé plein de trucs. Quand on n’écrit pas, on ne vit pas les choses à coté, c’est que j’ai cru remarquer. Pas de la même façon. On ne les apprécie pas à leur juste valeur quand on n’est pas décidé à les voir s’imprimer ailleurs que dans les courants d’air de notre mémoire.
J’ai pas l’intention de raconter par ordre chronologique, je suis même pas certaine de tout écrire ce week end, alors je commence pas le plus important. Nicolas.
J’ai fait un nouveau point sur lui. Presque six mois que j’ai quitté Creil. Il est plus présent que tous les gens que je côtois à longueur de journée là bas. Je n’ai plus cette voix blessante au fond de moi qui me crie sans cesse de l’intérieur qu’il faut que je lâche l’affaire…je n’ai plus cette lueur d’espoir au fond qui me fait croire qu’une fois ailleurs je l’oublierai. Je me contente de l’aimer parallèlement, dans une autre vie, une sorte de dimension où je pénètre quelques heures, où il est à moi et moi à lui, et qu’il ne suffit que d’oublier le reste sans réfléchir.
Toujours dans mon tgv, allongée en travers des deux sièges cote à cote, unintended dans les oreilles, j’attendais de le rejoindre sur le quai, comme toutes les semaines,
« alô t’es ou ? »
« c’est ton tgv voie 13 ? »
« ouai »
« J’arrive »
« nan j’arrive »
…Pour se trouver nez a nez au détour d’un composteur, parmi la foule de gens déferlant du tgv, moi lui sautant dans les bras, lui m’embrassant dans le cou en me soulevant du sol, comme deux amoureux qu’on n’est pas…
Hier on n’a pas eu l’occasion de rejouer notre scène mélo romantique, il m’a dit qu’il était avec un pote. Quand ils m’ont aperçu j’avais tourné la tète vers eux, petite silhouette grelottante accoudée à un panneau, agrippant mon sac contre ma poitrine en soufflant dans mon écharpe. Comme chaque fois j’ai photographié la vision intérieurement, sa dégaine de clochard sans le chien, sa barbe naissante et ses cheveux attachés, sa démarche trainante comme s’il avait des boulets aux pieds et son éternel treillis…Lui quoi.
Moi je change tous les mois, une nouvelle veste, une nouvelle coiffure, un nouveau maquillage, plus grosse, plus mince, de bonne ou de mauvaise humeur…lui non, toujours pareil, un peu mieux chaque fois mais toujours lui. Et son premier sourire quand il me voit, qui ne veut rien dire pour lui, mais que je ne reconnais chez personne d’autre. Il a beau être à dix mètre de moi dans une foule compacte, j’ai l’impression que nos yeux sont câblés.
J’ai aperçu Etienne avec lui. Etienne celui qui nous a vu nous rencontrer, Etienne avec qui je voulais sortir avant même de savoir que Nico existait, Etienne qui jouait du piano quand j’étais petite et que j’écoutais derrière la porte comme une voleuse…Etienne celui que Magalie aimait et que j’ai consolée parce que je savais trop bien ce que les pianistes détruisaient avec leur mélodie ringarde des siècles passés, ce que chaque note pouvait détruire… et je la comprenais parce qu’Etienne était venu avant Nico comme pour préparer le terrain…
« Quel connard »
« ouai…..quel connard »
Ça suffit pour se comprendre.
Etienne que je croisais dans les couloirs de l’école de musique l’année dernière, après mon cours le mardi aprem, quand y’avait encore personne, qu’on se souriait gentiment en faisant style d’être pressés, parce que ca faisait si longtemps. Pourtant j’l’avais dessiné une fois quand il jouait. Il était sorti de
La joie que j’avais de voir Nicolas a doublée quand j’ai aperçu Etienne. On s’est posé où on a pu et on a discuté. A ce moment là j’avais un peu peur. Avec lui on sait jamais ce qu’il va se passer. Il allait peut être se casser je ne sais pas où avec Etienne (complètement non fondé puisqu’où qu’ils aillent ils m’auraient embarqué) ou sa mère allait peut être l’engueuler pour qu’il aille au code, ou qu’il rentre travailler, ou je ne sais pas… j’avais super envie d’aller à la danse, mais il fallait que je passe du temps avec Nico. Toute la semaine j’attends le vendredi, inconsciemment, sans vouloir me l’avouer.
Et puis Etienne avait pas l’air décidé à me lâcher dans la nature, pendant la moitié du voyage il me posait question sur question, attentif, intéressé, même les vannes de Nico ne le déconcentraient pas. J’avais l’impression que de m’entendre parler sérieusement sans déconner le déstabilisait…comme si ca le mettait mal à l’aise qu’il puisse y avoir quelque chose d’autre en dessous des grands airs que j’me donne. La seule fois où on a parlé sérieusement à deux c’est le jour où on a cassé. Mais j’en ai profité, j’ai parlé avec Etienne en gardant tout mon sérieux, ce que j’aimais à la fac (en sous entendant que tout était génial et que ma vie était passionnante depuis que j’étais à Lille), dérapant un peu sur de l’histoire des arts, pour paraître encore un peu plus intello, les voyages, les partiels, les fêtes, pas une minute à moi et vas’ y que j’en rajoute… mon tel vibre, ca fait un bruit chelou dans ma poche, et nico se jette sur moi comme un gamin pour lire…il a juste le temps de voir un nom de gars et un message. Edouard, dont je parlerai après. Je lis le message, il me fait remarquer que j’ai un nouveau téléphone, alors je lui passe, et j’avais pris soin de mettre Topmodel en fond d’écran : « c’est qui c’pd ? »
Ahaha !!!!
Le mec avec qui je passe mes journées, un débile profond mais ça tu ne le sauras pas garçon, pour toi ça sera un historien d’art super intelligent et super beau qui plus est, un mec qui a la classe sur cette photo, un gars qui te ressemble pas.
Au début on est décidé à aller à l’école de musique, mais Etienne à un énooorme sac. Il nous propose de venir boire un coup chez lui.
->Deux pianos dans le salon.
Un super beau salon façon début du siècle, un pianiste sur chaque piano et un brouhaha magnifique, un concert dissonant fabuleux, moi et mon jus d’orange affalée sur un fauteuil rembourré. Et puis….un accord…un silence…un accord….je reconnais ! Non il ne va pas faire ça. Il ne s’en souvient pas, c’est sur…
….
Cette musique, celle qu’il me jouait quand on sortait ensemble, pendant trois mois je l’ai écouté répéter…c’est pour ca qu’il stressait, c’est peut être pour ca que tout à foiré. Et il la joue merveilleusement bien, il n’y a plus de maladresse, plus d’hésitation, il l’a joué et rejoué, elle coule sous ses doigts, et moi je me souviens, avec ma tasse de café et mes doigts qui tremblent, le froid, le chaud de la tasse ou ce piano. Etienne écoute, admiratif qu’il est de ne pas avoir entendu Nico depuis presque deux ans. Nous deux tournés vers lui…
Et puis il s’arrête subitement, agacé « merde j’ai oublié ! Putain c’est con »
« ah ouai… »
« Ah ouai ? »
« t’as bien grandit mec » qu’il dit pour se moquer, l’ironie pour camoufler l’admiration, et mes yeux grands ouverts, pleins de souvenirs, le cœur battant et sa fierté mal cachée qui lui donne une prétention rayonnante. .
C’est ce genre de situation qui fait que je ne peux pas l’oublier.
Sa mère l’appelle. Comme d’ab « TU RENTRES A
On l’entend gueuler à trois kilomètre dans le haut parleur. Self contrôle obligatoire, il raccroche calmement
« Je dois y’aller mec »
« Ce fut bref »
« ouai, on s’voit demain si tu veux, t’as qu’à passer à l’école de musique »
Etienne me regarde « tu veux un autre café ? » ….
J’aurai bien dis oui mais j’ai envie de rester avec Nico. Quoique, nico me fout toujours des plans quand je m’arrange pour rester avec lui, et puis en plus il faut que j’aille à la danse, alors un quart d’heure de plus ou de moins, j’peux bien rester avec Etienne. Je regarde Nicolas, planté devant moi, il s’approche pour me faire un croche pied, me rattrape, me fait des chatouilles, fait style de me mordre le cou, s’arrête, « alors tu fais quoi ? »
« Je vais devoir rentrer aussi…en plus il faut que j’aille à la danse. »
Etienne enfile son manteau. Finalement on va tous à l’école de musique.
Sur le chemin on fait les cons avec Nico. J’ai besoin que toute l’attention soit sur moi, autant celle d’Etienne que j’ai pas vu depuis perpette que celle de Nico, qui me fait pratiquement vivre toute
« c’est pas bientôt fini ces conneries là ! »
On arrive à l’école de musique, Etienne va voir monsieur Fleurette, Nico et moi on suit, je sais pas ce que j’ai aujourd’hui, j’dois avoir un phare sur la gueule parce que j’attire l’attention, les deux mecs entrent avant moi et monsieur Fleurette de dire « AAH ! Bonjour la lilloise !! »
Les deux gars se tournent vers moi, ahaha…oui oui, les filles d’abord. Je salut le directeur de l’école, lui donne quelques nouvelles, tout va bien ici bas…tiens j’ai vu Mathilde sa fille cette semaine avec Topmodel.
Je sors du bureau voir la secrétaire, et puis je vais marcher un peu dans l’école. Nicolas m’emprunte mon tel. Je le fais raccrocher, tu pousses un peu Maurice, et il me demande ce que je fais. On avait dis avec Etienne qu’on restait un peu à l’école. Nico me propose d’aller avec lui et sa mère à cora. Je sais très bien que la danse c’est dans trois quart d’heure et que j’ai pas le temps d’aller à cora. En plus j’ai envie de parler avec Etienne tous les deux. « On passera te déposer chez toi prendre tes affaires » …nan mais gars, qu’est ce que j’ai besoin d’aller à cora moi ? « T’arriveras à temps à la danse »
Je vais voir Etienne
« j’vais aller avec Nico, tu restes la toi ? »
« ouai. Tu me passes ton numéro ? »
« j’te l’enverrai par message » propose Nico, je m’empare d’un bout de papier sur le bureau à coté, lui note, lui passe, sous l’œil indifférent de nico… (il lui aurait pas envoyé)
« De toute façon on se voit demain, tu viendras ? »
« oui…bah oui. » on se sourit, silence,
« on y va » balance Nico en faisant un pas vers la porte pour m’inciter à la suivre.
Je m’approche d’Etienne pour lui faire la bise « à demain » « à demain » et je suis Nico.
On passe la porte…
« Tiens, tu peux me tenir mon sac deux minutes je mets mon écharpe, il fait froid tin, il a raison Fleurette, c’est l’ère glaciaire, tu crois qu’il va faire aussi froid qu’en Pologne la semaine prochaine, franchement à Lille je vais mourir dans ma petite chambre, …qu’est ce que t’as ? »
On marche, mais lui ne s’occupe que de son plan de ce soir, avec ses potes en forêt, dans le froid, comment on va venir le chercher, faut faire le lèche cul avec sa mère, il va devoir faire les courses, ca le fait chier…bon soit. Moi au fond je n’ai qu’une envie, qu’il s’occupe de moi, et j’ai juste envie de ne pas regretter de le suivre à ce moment comme un petit chien alors que j’aurai pu rester au chaud à l’école avec Etienne. Il me parle de son plan et dans ma tète ca crie
« emmène moiiii…j’veux venir avec toiii…j’veux rester avec toiiii »,
mais jamais, pas même quand je sortais avec je ne suis restée avec ses potes, je les ai seulement aperçu quelques fois. Bref, j’y pense même pas, je rêve seulement. En attendant j’ai bien envie qu’il s’occupe un peu de moi. Alors comme il me calcule pas, je fais
« hey mais qu’est ce t’as ?! »
« Rien »
« Si, tu tires la gueule, qu’est ce qui va pas ? Allé ! bouuuuge ! »
« Oh c’est bon, j’ai le droit de rien dire trente secondes, ca fait une heure que j’te suis sur le trottoir et que jm’e pèle le cul alors que tu parles à ton pote »
Merde…fallait pas dire ca, le Nico est susceptible…d’ailleurs d’ici un quart de seconde il devrait s’irriter violemment, je ne sais pas comment, être méchant, gueuler, m’engueuler….
…..
……..
« oh, mais qu’est ce que tu racontes…t’as froid c’est vrai ? Viens. Ca va ? Excuse moi, faut que j’m’arrange avec Seb »
Mouai, bizarre, mais c’est le genre de truc qui fait qu’une soirée commence bien, plein de détails surprenants qui s’accumulent…même s’il n’y a rien de fondé la dedans.
Je sais que je n'me trompe pas
Que quelque part au loin là-bas
Tu penses encore à moi
Tu m'a gardé dans tes bras
Une place, un débat
Dis-le moi tout bas, que tu m'aimes au loin là bas...