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mon site : très beaux textes merci

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express Yourself
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l'être et le néant
--> cinquante quatrième partie

Tiens, je regardais mon blog et j’me disais que j’avais laissé en plan mon bac de violon. Alors j’vais le poster. Au moins pour finir.

Les baffes c’est notre délire. Y’a toute sorte de baffes :

Les baffes qu’il me donnait au début, quand ça l’amusait de voir mes réactions quand j’étais trop vénère. Je l’aimais trop pas à l’époque, et quand je m’excitais sur lui et que je tapais un craquage toute seule, il restait stoïque, me regardait avec un air compatissant sans réagir et pour me calmer il me donnait une tape sur la joue d’un air de dire « gentille fille va » sur ce je m’excitait encore plus et il finissait par rigoler. Ce qui en général finissait par un cri et un claquage de porte.

A l’époque je pensais très fort que je le détestais. Quand j’y repense, je me dis que si je l’avais réellement détesté j’aurais jamais réagis aussi violemment face à lui.

Ensuite, il y’a eu les baffe de gamins qui font mumuse. La période ou j’le prennais pour un bon pote. La on s’amusait comme des gamins à se rouler par terre en se bagarrant, ça commençait toujours par une baffe. C’est son truc. En fait, j’crois que c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour pouvoir me toucher. Parce que j’étais tellement farouche qu’il pouvait en général pas poser un doigt sur moi sans que je recule de deux mètres. Alors que la, il me regardait et paf, il me foutait une baffe, sur ce, j’le regardais, et j’lui rendais. On avait beau tout les deux sortir de Javouhey, « si quelqu’un te frappe tend l’autre joue » nous ça l’a pas fait.

Et on finissait en grosse bagarre. Pitoyable. On était par terre dans la salle a manger a se fighter et ma mère désespérée...  « oh nooon....arrêtez a la fin ! » mais on était trop mdr pour écouter. Après on se foutait sur le canapé pour respirer. C’était bien con.

 

Y’avait les baffes quand on se vannait. On se parlait jamais cinq minutes sans se vanner. En fait j’crois que jusqu'à mes lettres on n’a jamais parlé sérieusement. C’est un gamin, un gamin qui pense beaucoup, mais sans jamais rien dire. Mais moi je sais ce qu’il pense, je le connais trop bien. Jusqu’à ce qu’il me dégage. C’est la que tout est tombé, je croyais tout savoir de lui, et j’ai fini par croire que je savais rien. C’est ça qui a du me déprimer.

Ou alors peut être que je savais, et qu’il savait que je savais, alors il a joué un rôle pour brouiller les pistes.

Ensuite il y’a eu les baffes romantiques. Il me frappait tout doucement en laissant glisser sa main, et la elle voulait plus rien dire sa baffe, ou seulement tout autre chose.

 

Et puis, elle n’ont pas survécu longtemps ces baffes la. Vite fait il en est revenu aux baffes traditionnelles de gamins. Mais chaque fois je repensais aux dernières. Comme un signe. Je peux plus les oublier.

Alors quand j’ai senti sa main derrière le siège qui le touchait la joue, j’ai regardé dans le rétro et il se marrait.

Bon ça, c’était pour la baffe. Je continu.

 

Ma mère nous a déposé devant chez lui. Il a prit mon violon. Premier geste courtois. J’ai donc pris mon sac, et le sien par la même occaz. Son sac c’est la grotte d’Ali baba. Y’a n’importe quoi dedans ! Pour aller en cour deux heures il embarque une cinquantaine de cds et une boite de huit piles. Y’a des choses qui m’étonneront toujours chez lui...

Pleine d’initiatives lumineuse, j’ai été pêcher ses clefs dans la poche avant. Et là il me balance :

« Tu dépouilles ! »

« hum ? Certes, pourquoi ? »

« Comme ça ! »

« mouahah....hum...tais toi. »

Y’a des phrases inutiles que je grave dans ma tète.

On est monté dans l’ascenseur. The ascenseur. Pourquoi comment, ché pas. Les ascenseurs avec lui ça me rappelle plein de truc, mais j’avance, j’vais pas non plus m’étaller sur tout.

Et la, son tel sonne. Putin, son tel. Alors la je m’étale. Son tel, c’est le diable réincarné dans la technologie mobile, dans un bout de plastique et de circuit imprimé. L’esprit du mal et de la destruction, le crachoir a maux dans un stupide cube plat de dix centimètre de long. Le mal rentre dans une poche de jean. Je m’explique : ça a commencé par son ancien portable. Celui qui m’envoyait des gentils messages. Jusque la, ça va. Mais quand je me collais lui, que j’aurais voulu rester coller a lui trois heures et que sa jambe gauche se mettais a vibrer soudain, la je devais me décoller, et la, son visage tout gentil se décomposait, et j’entendais gueuler son père : ça voulais dire qu’il partait. Dès lors que j’entendais bzzz c’était fini.

Si on raccroche tout les bzzz de la semaine pour n’en faire qu’un, ça nous amènes à notre rupture. Par recognition, j’arrive a reprocher au portable que je raccroche au père, que je raccroche aux mauvais nico, que je raccroche a la rupture.

Mais c’est pas fini. Ce putin de portable, c’est aussi celui qui ne me répondais pas, celui qui renfermais la voix de nico, celui que j’essayais de faire parler, celui dans lequel j’ai entendu des je t’aime et que j’ai automatiquement transformé en je t’ai jamais aimé. Celui ou j’ai trouvé des messages de sa meuf, parce que j’avais malencontreusement appuyé sur la touche message lus...

Et la, dans notre ascenseur, en apesanteur, j’ai entendu le bzzz fatal. Et comme toujours, la tète de nico souriante que se relâche et qui murmure « chhuuutt !! » en posant un doigt sur ma bouche en fronçant les sourcil alors que j’étais encore en train de délirer sur ses cheveux.

L’espace d’un instant mon cœur a bondit dans ma poitrine en imaginant sa meuf a l’autre bout « mon amour, ou tu es ? » et la, je sais pas trop pourquoi mais la voix grincheuse de son père m’a rassuré !

« Ouai j’fais la bouff, ouai ok, ah y’a Mathilde avec moi salut » clap

J’ai tiré la gueule en le regardant quand les portes se sont ouvertes.

« Il va rentrer ?? »

« bah ouai ! »

« oh putin,  j’vais le voir ? »

Il s’est marré

« bah ouai »

Ça a pas eu l’air de le perturber. Soit.

Je rerentrais dans l’appart de nico. Au dernier étage. Ca aussi ça me parle. Comme en haut de tout. Je me suis mise sur le balcon. Celui qui a l’air de dominer creil. Parce que quand j’étais petite je voulais la même fenêtre en triangle dans ma chambre. C’est le genre de détails qui peuvent qu’appuyer ma théorie du destin. Aucun argument ne pourrait contredire un truc pareil, parce que personne ne peut lire mes souvenirs. Y’a que moi pour comprendre. Tout les jours je passe en bus, tout les jours je regarde cette fenêtre. Chaque fois que je rentre de la musique ou de la danse, tout l’hiver j’ai regardé si c’était allumé, si la fenêtre était ouverte. Je me disais que c’était trop haut, trop loin. Et la direct j’ai ouvert le fenêtre et le me suis mise sur le balcon, et j’ai regardé la route d’en haut. J’avais envie de me marrer (remarque toute la journée j’avais envie de me marrer, le stress ça me fait marrer) mais nico me suivait, et m’a lâché un

« tranquille fais comme chez toi »

« avec plaisir »

Il s’est marré, parce qu’en fait, c’était ironique. Chaque fois que j’arrive chez lui je déboule direct dans sa chambre, je fouille dans les tiroirs, dans les classeurs, sur l’étagère. Je me balade dans la maison avec un air inquisiteur. Chaque fois il me le fait remarquer, chaque fois je recommence. Je rentre toujours chez lui comme si c’était la dernière fois. Et chaque fois je me dis a moi-même comme une victoire que si j’y étais, la fois d’avant n’était pas la dernière.

Et ça m’a rappelé que finalement, j’arrive toujours au même point.

Je me suis affalé sur le canapé. Il était debout, et puis il est venu se poser à coté de moi. Je me suis relevée directement. Je pouvais pas rester à coté de lui. On était restés tellement de fois dans les bras l’un de l’autre sur ce canapé. Et je le voyais trop en train de faire la même avec sa meuf. Je pouvais pas rester stoïque à coté de lui. Je me suis levée et j’ai marché dans la pièce avec un air dégagé. On parlait pas, et contrairement au silence pesant que je ne supporte pas avec quelqu’un d’autre, j’aime le silence à coté de nico. Parce que je compte les secondes avec lui. Et dans le silence j’ai l’impression qu’il me dit ce que j’ai envie d’entendre. Quand il parle c’est pour dire des conneries, pour se marrer. On est tous les deux aussi speed et bavards. Autant dire que le silence avec nous c’est presque inconcevable. Le seul silence dont on n’a jamais profité c’est celui de nos câlins. On pouvait rester plus de deux heures à rien dire...jusqu’à ce que sa mère débarque.

Alors la, j’étais devant lui, je marchais sans rien dire, et il me regardait marcher sans rien dire, je voulais croire qu’il me trouvais belle.

Et puis, j’ai ouvert mon violon.

J’ai pris une voix embarrassée et hésitante, comme si j’étais gênée de le solliciter encore...

« On répète un peu.... ?....s’il te plait ? »

Il s’est levé

« oui oui, on y va. »

Il a sorti ses partitions de son sac caverne, et il est allé sur son piano. Aaaah le piano...heu non, non, j’partirais pas sur le piano, une autre fois peut être. Héhé il a son histoire lui aussi....

Donc, je me suis installée. J’ai déjà joué du violon dans sa salle a mangé en seconde. Affreux comment ça résonne, y’a un plafond à trois mètres de haut vu que c’est sous les toits. Et en plus, quand j’avais joué la dernière fois, on refaisait les peintures, c’était vide, y’avait que des échafaudages. Là y’avais les meubles, mais bon quand y’a que le piano qui joue c’est trop beau, ça fait comme une caisse de résonance. Là ça résonnait mes couinements. Bizarrement, j’étais a peut près détendu. On était tout les deux, je commençais à aimer jouer avec lui. Je commençais à faire abstraction de lui et je parvenais à écouter à la fois le piano et mes notes. Ca me rassurait. Le premier morceau était le plus beau qu’on ait joué ensemble. Je savais que c’était un coup de bol, un de ces truc éphémère qu’on arrive plus a refaire deux fois, alors quand je jouais, je m’y mettais a fond pour en profiter au max et l’épater. J’ai plaqué mon accord de fin, et il s’est retourné avec un big sourire aux lèvres

«  putin ! refais la même tout a l’heure ! »

J’arrivais pas à répondre, j’étais toute joyeuse.

« hein ! promet moi ! »

« non je pourrais pas ! loool ! »

« bien sur que si ! »

Il avait l’air d’y croire a fond ! Tellement de confiance, ça m’a fait tout drôle. Il me fixait en attendant que j’articule un truc. J’ai souris pour lui montrer à quel point je voulais le remercier de me dire ça, de m’avoir fait sentir ça, enfin je sais pas trop, j’avais même plus envie de dire quoique ce soit. Je regardais un coup nico, un coup ma partition....

Puis il s’est retourné

« allé ! On fait le deuxième »

J’ai pris une inspiration, et j’ai lâché ma première note et il a suivit. Sur le morceau rapide, le tout c’est d’être juste. C’est comme une course de vitesse, ça invite pas à l’expression. Enfin pas pour moi, j’ai pas assez de technique pour assumer à la fois les notes, le rythme et les nuances. Le tout c’est de pas se planter avec des doigts qui tremblent. Je focalise sur les notes. J’ai l’impression que nico se débat avec son clavier pour pas me lâcher. J’adore jouer avec lui. ça fait comme s’il me courait après, pour placer ses notes sur les miennes pour que nos accords résonnent en même temps, pour pas qu’on soit décalé : sur la même longueur d’onde.

Et quand on a fini, on respire tout les deux en même temps. Ce qui était très moche il y’a quelque jour a pris un nouvel habit. On y arrive finalement.

Tout le monde avait raison, je me suis inquiété pour rien.

Mais faut pas se leurrer, je savais qu’on y arriverais. Si j’insistais pour répéter trente six fois avec lui, j’avais pas peur de foirer, j’avais peur qu’il me foute un plan c’est tout. J’ai jamais douté de son talent de pianiste, qui pourrait en douter ? J’ai douté de son engagement.

J’ai eu beaucoup plus qu’un simple accompagnement. Finalement on a passé dix minutes sur le dernier qu’on avait pas bien réussit a placer. J’ai réussis une seule fois à le placer ! De toute façon, c’était soit les notes, soit le rythme sur celui la. J’avais pas assez répété pour assimiler les deux en même temps.

Mais toujours est-il que nico était tout content que je le suive aussi. A force de me courir après, je lui avais presque prit la main sur ce coup la, à défaut de faire un son potable.

Et puis là : la porte s’est ouverte et son père a débarqué ! ahah....le papa.

Et la surprise totale : il a sourit gentiment, « bonjour mathilde. Tu vas bien ? » « oui merci. »

Nico a réalisé qu’il a fait pas fait la bouffe. Il s’est précipité dans la cuisine baquer les pâtes dans une casserole. Son père lui, m’a scandé quelques paroles plutôt gentilles. Je suis resté sur le cul. C’est dingue ! Tout le monde est gentil aujourd’hui ? Les Bellards seraient ils atteins de quelques syndrome sympathique. Il est monté à l’étage et moi je suis allé voir à la cuisine.

Je me suis approché de lui et j’ai murmuré avec étonnement

« Ton père il est gentil ou quoi ? »

Il s’est marré

« bah avec toi ouai »

« bah....avec moi ? Pourquoi avec moi ? Il s’est fait touché par la grâce divine pour comprendre que j’avais jamais rien fait »

« t’as rien compris, il a rien contre toi »

Je suis resté bouche béante, les mains ballantes, comme un piquet au milieu de la cuisine en attendant que les connexions neuronales se rebranchent. J’étais vraiment plus conne que la moyenne. Fallait que je reprenne toutes les suspicions depuis le début de l’histoire.

Et il m’annonce ça comme si ça coulait de source. Et là ça m’a trop énervée ! Parce que lui savait vraiment tout et me laissait me débattre avec mes élucubrations, comme si notre rupture, ses causes et ses conséquences étaient un résultat logique d’une quelconque somme d’élément qu’on connaissait et pas moi.

Sur ce, je me suis posée devant la table en le regardant faire ses pâtes. De temps en temps il me jetait un regard furtif derrière son épaule, je jouais avec une noix...

Et puis il a sorti de sa poche un autre pistolet

« Regarde »

« C’est un autre ? »

« ouai, il est bien nan ? »

au fond de moi je restais impassible, mais pour pas le blaser, je lui ai pris des mains et je me suis affairée a l’examiner sous toute les coutures comme un petit garçon devant un pokémon, en faisant n’importe quoi, en espérant une réaction, ce qui n’a pas manqué. Il me l’a reprit des mains

« rolalala ! j’te montre laisse »

J’ai sorti mes grands yeux    genre la meuf passionnée par ce qu’il raconte.

Et puis je suis reparti dans le salon, je me suis réinstallé sur le canapé, avec son baladeur et sa musique de singes. Au bout de dix minutes il est revenu, et il s’est reposé à coté de moi. Il a enlevé un écouteur pour voir ce que j’écoutais

« nan, écoute plutôt ça. »

C’était lui qui jouait, un solo de basse, un truc plus calme, à base de nirvana.

« La dernière elle va te faire mal aux oreilles »

Je l’ai regardé genre tu me prend pour qui ! Et puis finalement, je me suis dis que même si je faisait genre, j’avais beau me la raconter, il savait que j’aimais pas sa musique de singes ça se voyais dans son sourire et que son solo de basse était carrément dix fois mieux.

Et puis il s’est levé d’un bon en courant vers la cuisine. J’ai enlevé les écouteurs et j’ai gueulé

« Qu’est ce qui y’a ! »

« ça déborde ! merde merde !!! »

j’me suis trop marré ! j’suis allé le voir et j’me suis foutu de sa gueule

« Comment t’es nazz ! mouahahaha ! trop nuuuul ! »

Il s’est mis a rigoler et me pliant le bras

« Ta gueule ! »

Ecrit par nolita, à 22:03 dans la rubrique "Actualités".



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