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La journée s’est commencée comme ça :
« hey la danseuse… »
Bien évidemment j’ai rien entendu. Ecrasée sur mes avants bras, la tète plongée dans un cousin d’infortune, assemblage de veste pull et écharpe, j’ai pas cillé d’un poils jusqu’à ce que Julie reprenne en écho « wOo la danseeuuuse »
J’ai ouvert un œil, consciente d’avoir déjà entendu un truc pareil. Et devant moi, Topmodel qui souriait semblait déjà s’en aller. Merde ! Pour une fois qu’il m’adresse un truc cool.
« éin ? »
« tu vas bien ? »
Est-ce qu’il se soucie de ma santé ?
« je vais bien merci et toi ? »
Il allait bien naturellement, et forcément il était crevé, que celui qui verra ce mec en forme un jour alerte les autorités, ça tiendrai du paranormal !
Et puis il s’est rassit et on a discutaillé un peu le temps que la pause soit finie, que les lumières se ré éteignent et nous permettrent de nous rendormir.
Quand on est sorties du cours, la journée s’annonçait comatique. Julie n’avait dormi que quelques heures et s’apprêtait à y retourner d’un pas ferme, j’avais quelques heures de sommeil en retard, et après tout rien à foutre d’ici là, mon lit me tendait les bras. Si j’espérais voir Topmodel à
Putain mais qu’est ce que c’est que ces gens ???!
On s’est dirigé vers sa résidence, et je me suis barrée au métro, rentrée chez moi.
Après avoir grignoté un bol de mais, j’ai allumé mon ordi et j’ai écris.
Retournée a la fac, j’ai été me poser sur une des chaises molles et accueillantes de
Trois heure allait sonner, et personne en vue. Julie était injoignable, plongée dans les bras de Morphée depuis bientôt deux heures. Elle m’avait donné rendez vous à l’amphi pour le cour de trois heures et demi, histoire de partir une heure plus tôt. Oui parce que notre cours a nous c’est celui de quatre heure et demi, mais comme ce sont les mêmes, autant suivre le premier et être libre une heure plus tôt. Chaque semaine on se fait avoir. Bref.
En attendant qu’elle se pointe, je suis allée au café, prendre un chocolat et un pain au raisin (oui, à trois heures !) et ne voyant personne venir, je me suis rapatrié vers l’amphi…
Quand elle est arrivée, lasse et décoiffée, les portes se sont ouvertes, mais je cherchais toujours Topmodel, et constatant qu’il n’était pas là, je suis retournée à
Je me suis trouvée conne a le chercher partout, et puis, poiroter une heure de plus à la fac sans raison, très peu pour moi. Je suis retournée au cour, il venait de commencer…
Forcément le premier cour est surchargé, tout le monde vient en première heure, et donc, il n’y avait déjà plus de place. Du coup, pour ne pas me faire repérer et sentir une centaine de regards se tourner simultanément vers moi, je me suis assise à la première place, celle qui me tendait les bras, à coté du Magnifique.
Description du Magnifique :
Mélange de Topmodel et de Duff, beau comme le premier, habillé comme le second, sans l’air crade et sans les cheveux pourris. Il résume à lui seul le stéréotype du mec perdu et solitaire, effarouché par les gens sans être misanthrope. On le trouve généralement posé au fond de l’amphi, aux alentour du dernier rang, regardant le ciel et admirant le monde. Il arrive toujours en retard sans qu’on le remarque entrer comme envoyé miraculeusement. Il marche avachi sur lui-même, a grand pas, et sort des amphi presque en courant pour échapper à la foule.
Je l’ai remarqué dès que j’ai cru comprendre que Topmodel était un blaireau fini, et que j’aurai besoin d’admirer autre chose que ce mec qui s’enlaidissait au fur et à mesure que sa personnalité se découvrait à moi. J’ai avoué à Julie ma déception, et je lui ai montré cet inconnu, assis la bas, tout seul. Comment se fait-ce qu’on n’ai pas su le voir avant ? Je sais, les mecs tout seuls ça m’attire, peut être parce que ça me donne l’impression qu’ils sont déjà à moi, et rien qu’à moi, et aussi peut être parce que ça me donne confiance de savoir que je n’aurai pas à affronter la présence de potes ou des meufs autour de lui. Peut être aussi parce que ça me ressemble cet état d’esprit « allez tous vous faire foutre bande de débiles ».
Au début, Julie a fait la moue « heu, bah ouai… »
Forcément il était de dos et dans le noir.
Et puis à la fin du cour, je la préviens, qu’elle se tienne prête à le zieuter. On passe sur l’escalier et comme de par hasard elle tombe nez à nez avec lui, ou plutôt, yeux à yeux…. Et là c’est le choc.
Le soir même, on revenait de l’opéra, on remontait l’avenue de Lille Flandres. Sur le trottoir, alors qu’elle est en plein racontage de vie, j’aperçois le Magnifique au devant de nous. Je la frappe autant que je peux pour qu’elle regarde devant elle, et au moment de le croiser, elle le voit et pousse un soupir qui a résonné dans toute la rue « HaaaAaAaNnNnN ».
Depuis, on a évité de trop bloquer sur son passage…
Oui mais voila, pour en revenir à mon lundi après midi, le fait est que je me retrouve à coté de lui, sans le vouloir, sans calcul, par hasard. Je prend la pose la plus décontracte que je puisse avoir, et sans avoir l’air trop blasée. Je prends note de tout ce qui sort de la bouche du prof, d’autant plus que c’est mon cours préféré. Toute la première partie était consacrée à David, toute la seconde partie à Ingres. Après avoir vu défiler quelques compositions du premier, mon charmant voisin, assit à à peine quelques centimètres, me donnait l’agréable impression d’être sensible à ma présence, se penche vers moi, et chuchote « c’est de qui ça ? »
DAAAAHHH !!! Trop marrant ce gars ! Trop mimi !!!!
Mais garçon, tout est de David, le cours est sur David… roooh…
« Jacques Louis David, c’est le serment des Horaces… »
« ah, mais je croyais que c’était Ingres… »
« heu non, Ingres c’est après, il en est encore à David… »
« D’accord… » et puis sourire timide.
J’ai regardé ses yeux, bleu vert, clairs sous l’ombre des paupières. On était éclairé par une lumière verticale assez dure, une lumière blanche qui descendait directement du ciel, débouchant d’une sorte de cheminée d’aération. La salle était dans le noir pour visualiser les diapos, mais seule la rangée du haut était sous la lumière des deux cheminées symétriques.
Si on avait parlé dans l’obscurité des quelques rangées devant j’aurai vu son visage entièrement, j’aurais été intimidée, mais cette sorte de voile de lumière et d’ombre qui ne me cachait rien de son visage me donnait assez de confiance pour lui parler avec un naturel qui m’étonnait moi-même.
Il m’a demandé l’heure, je lui ai demandé l’heure, il m’a posé des questions avec un sourire renversant, comme s’il ne posait la question que pour que je lui réponde…
Ainsi s’échangèrent quelques mots entre moi et le Magnifique.
Quand je suis sortie, suivie de Julie, et je suis tombée face à Topmodel, alone. Je lui ai fais la bise, sans grand ravissement (j’avais passé toute la journée à le chercher, et sans mentir, le Magnifique me l’avait totalement fait oublier, j’en avais assez pour la journée).
Mais il n’était ni poursuivit de quelque blonde, ni même de son pote bouche-trou (que je trouve maintenant adorable, même après quelques hésitations).
« J’ai suivi que la moitié du cours, alors j’y retourne pour la première moitié »
Et alors qu’il s’apprêtait à entrer, j’ai vu qu’il attendais que je passe devant lui pour me suivre. Etonnée, je passe devant, alors qu’en fait, je m’apprêtais à repartir persuadée qu’il n’aurait pas prêté attention à ce que j’avais dit avant. Mais il avait entendu, et il me suivait pour s’asseoir avec moi. J’avais passé mes livres à Julie pour remettre mon écharpe et elle devait m’attendre dehors…mais quand je me suis assise avec Topmodel, je l’ai vu réapparaître, me tendant mes livres
« je t’attendais dehors moi ! »