rien de nouveau!

J’me suis réfugiée vite fait sur un banc dans un mini parc riquiqui où une envolée de pigeons m’a fait tressaillir de peur de me prendre une chiure sur le coin de la figure. J’ai appelé ma maman.

« T’es rentrée ? »

« j’suis boulevard St Germain….HUMKCH ! j’sais pas ce que je fou la, mais j’ai pas trouvé de trains avant quatre heure et quart. »

« Ah, bah ok ! Tu me passes un coup de fil quand tu rentres »

« ouai ! A tout à l’heure ! »

Merveilleux. J’avais mal à l’épaule vu que son sac à dos me gênait, j’le prenais que sur une épaule, ça me donnait à la fois la démarche d’un wesh malgré mon treillis, et un début de sciatique. J’ai commencé à marcher tout droit, franchement j’me croyais dans un film. Tu sais quand les gens vont au ralenti, les regards se croisent, tout le monde dans le même sens, et toi dans le mauvais….les gens trop stylés, avec leur portables, d’autres qui regardent par terre, les autres qui sont au terrasses...

Bref, j’me suis posée deux minutes sur le parvis de l’église, j’ai regardé les gens : il parait que Paris est la capitale de la mode (j’suis en train de lire « le diable s’habille en Prada, le moment ou l’héroïne new yorkaise débarque à Paris) et comme j’étais dans le quartier Dior Chanel, Gucci…je m’arretais devant les vitrines.

Finalement ça me fatiguait, ce soleil agressif, ces rues puantes, ce bruit, à la limite je préférai m’asseoir par terre gare du nord. J’ai pris la première bouche de métro, et j’suis retournée aux trains.

J’me suis posée sur le muret qui bloque les trains, j’ai sorti mon bouquin et j’ai attendu. Je voyais pas le panneau, j’avais une pub devant moi. A un moment, j’me suis levée, et en dessous du panneau, que vois-je ? Nico !

Mouahahaha

Il parlait avec un mec de ma classe de troisième et quatrième, je l’avais pas revu, mais j’me suis souvenu de son prénom. En me voyant surgir de nulle part, il a levé le sourcil comme pour dire « mais je la connais elle ! » et Nico s’est retourné vers moi. J’ai devancé l’ami « Mathilde, du collège ! ».

Pour tout avouer, je me doutais que Nico serait dans le coin. En fait, au moment ou je l’ai aperçu, je pensais a lui envoyer un message mais je me suis retenu, préférant le hasard.

On a pris le train ensemble, et leurs convers médiévales m’ont achevé, je me suis rendormie en cinq minutes. Le premier est descendu à chantilly, et Nico m’a réveillé à Creil.

Ma sœur et ma mère m’attendaient à la gare, mais je lui ai donné mon sac et j’suis partie à l’école de musique avec Nico. Ils répétaient avec Alex. Avec la forme que je tenais j’ai survécu à une repet de nico. Bon ça va ils étaient que deux, et puis, ils ont pas joué longtemps. C’était un peu n’importe nawak, ils tapaient leur délire quoi.

La pause cigarette d’Alex a duré une demi heure, j’ai fait la con avec nico. Ca devait être ma combi moulante qui lui donnait l’impression que j’étais légère parce qu’il me prenait dans ses bras toute les deux minutes ! Putain j’ai cru que j’allais rentrer estropiée ! Ils m’ont pris pour une poupée ou un ballon je sais pas, nico m’a prit dans ses bras et m’a jeté dans les bras d’Alex ! T’imagine la scène, comme si j’étais un sac, mais même si Alex fait 1m80 et 90kg (pas gros, musclé, baraque, voyez le genre quoi, avec des cheveux long et des pik mdr !) j’arrive pas a croire qu’il m’ai rattrapé à bout de bras ! ils se sont délirés, et puis, comme j’avais la danse, ils  ont rangé et nico et moi on est parti dans un sens Alex dans l’autre.

Mais, c’était un des jours ou nico est gentil. En fait depuis que j’suis partie à Lille, il est trop gentil. C’est peut être aussi que je l’aime plus et que j’suis loin, ça nous a trop rapproché. Y’a plus d’ambiguïté, et on a justement envie d’être d’autant plus proche du fait qu’on est séparés. Il a même trouvé un portable d’un pote illimité pour m’appeler deux heures la semaine dernière. Jamais j’aurai cru qu’il lui vienne une idée pareille.

Enfin voila, quand il est arrivé devant chez lui, il m’a balancé « tu vas pas à la danse. » « hein ? »

« bah nan »

« bah si ! haha, pourquoi j’irai pas »

« bah t’y vas pas » «

Il me disait ça depuis tout à l’heure, où est ce qu’il voulait en venir ? 

« la bonne blague, j’ai l’exam la semaine prochaine garçon, ça va pas le faire, allé bisou toi » j’me suis approchée pour lui faire la bise, prête à partir

« bon, tu fini a quelle heure ? j’viens te chercher. »

A neuf heure du soir ? mdr…Serai je encore vivante a cette heure là ?

« On va dire huit heure, mais t’es sérieux ? Tu peux sortir ? »

« ouai j’tenvois un message, à tout ! »

J’ai pas cherché à comprendre, on verra bien hein. J’suis rentrée en vitesse grand V chez moi, il était la demi j’étais pas habillée, et le cour c’était moins le quart. J’suis montée en courant, j’suis redescendu en courant.

J’suis arrivée trempée à la danse, et pour enfiler les collants sur des jambes mouillées c’est limite galère.

Je tiens à préciser que mon rêve allait se réaliser. Mon rêve depuis que je suis petite.

Nico avait accepté de venir me voir à mon examen.

Quand je suis arrivée, la prof m’a annoncé que finalement l’exam était annulé. J’ai cru que j’allais craquer, j’avais annulé un voyage a Paris avec la fac et je venais de me dire que finalement si nico était la ça aurait un certain intérêt, mais non.  

Bon, j’ai fit ma barre, et j’me suis cassée.

J’lui ai envoyé un message pour dire que je sortais plus tôt, est ce que mon père venait me chercher ? « ouai, j’suis en train de manger, on voit après ».

Si tu le dis vieux.

J’sui rentrée chez moi, j’pensais que j’le verrai pas finalement. Donc j’ai bu trois litres d’eau, pour récupérer de la danse, m’assainir le corps et l’esprit, je réhydrater (vu que j’bois rien toute la semaine) et aller me coucher pépère. J’ai pris ma douche, j’étais en chemise de nuit, prête à aller dans mon lit. J’ai pris mon tel pour envoyer un message à rélia, et j’ai vu le message de nico

« tu peux descendre ? »

pffouuuaaa ! Trop con lui, j’ai l’estomac rempli d’eau je vais éclater, j’suis en pij, démaquillée et tout….WAAA

Donc j’ai dis oui (faut pas déconner) j’me suis rhabillée, et j’suis descendu. L’eau c’est pas grave, ça aurait été des biscuits j’y serais pas allée.

Trop bonne soirée.

On a mis un dvd (nul, exprès pour pas s’y intéresser, histoire d’avoir un prétexte pour être dans le noir…) et on s’est chatouillé, mais bon faut voir les chatouilles. On restait deux minutes immobiles (toujours contact serré) et genre il passait une main sous mon t shirt, du coup j’me retournais, et on repartait pendant dix minutes, entre les couvertures, les oreillers, traversin et tout, sans faire de bruit pour pas que sa mère rapplique… ça me fait drôle de dire ça …alors que je l’aime plus, qu’il a une meuf depuis plus d’un an, et c’est toujours pareil. Au moment du bac je pouvais pas dire ça, je l’aimais encore un peu d’une certaine façon. Mais on se retrouve encore dans son lit dans des situations pareilles…et on ressent toujours la même chose.

Je sais qu’il ressentait la même chose, je sentais son cœur battre, et avant d’aller à la danse, il avait posé sa main dans mon dos pour me dire au revoir, il le fait que quand il se passe quelque chose après. Des gestes comme ça ce sont des signes chez lui que je connais. Je le connaîs trop, je sais quand il s’en fou de moi et quand c’est pas le cas. Je sais qu’il y’a toujours un truc qui est resté en nous deux, et même quand je tombe amoureuse d’un topmodel, que je pense non stop à Julien pendant une semaine, que je le vois tout plein de barbe et que je le trouve plus moche que moche, même quand il a passé une soirée romantique avec sa cop, même quand il s’attend pas a me voir et qu’il ne pense plus à moi, même quand il a oublié pendant une semaine mon existance, il y’a des moments où on se retrouve, c’est fatal. C’était comme ça avant, c’est comme ça aujourd’hui, ça sera comme ça tout le temps.

Il a toujours les mêmes yeux. Et quand je l’aimais, je pouvais pas le regarder dans les yeux, maintenant j’ai plus honte d’aller voir, j’peux chercher tout ce que je veux. Mais quand j’te dis que c’était des chatouilles bizarres, il s’est assit sur moi pour me faire un massage du dos. Je sais pas si c’était écrit sur mon front que j’en avais un besoin impérieux, ou s’il a senti que je m’endormais (la fatigue qui revenait…dans le noir, à presque dix heure, et la veille j’avais dormi dans la résid à Julie, on s’était couchés à quatre heures, et j’avais eu cours a neuf heure. J’étais limite fatiguée, même si j’avais dormi en amphi, dans le tgv et dans le rer). Ca faisait trop du bien. Ca aurait pu être ma sœur qui me massait, la différente était moindre, mais quand j’me suis souvenue que j’avais passé un an à me languir de lui et qu’il était en train de me papouiller le dos…encore une fois la vie et le destin s’amusent de moi. Et puis, il s’allongeait de tout son long sur moi, torse nu sur mon dos, je sentais son cœur battre au dessus du mien.  

Et puis, la semaine dernière, j’avais désiré très fort revoir nico. Quand je me sentais seule, j’avais une grosse envie de lui faire un câlin, il m’avait appelé et quand j’allais dormir j’aurais voulu le voir en vrai. La on avait chahuté comme des fous, et il était allongé sur moi, nos jambes enroulées, son torse sur le mien, ses bras dans mon dos qui me tenaient, son souffle dans mon cou. Est-ce que c’était anodin ? Est ce que la distance Lille Creil réveille des trucs en lui ?

On est séparé maintenant nico….t’es à Paris…tu fais tes études….je suis ta pote….je suis à Lille….on ne s’aime plus depuis belle lurette…j’avoue qu’il m’a fallu du temps, mais pas à toi.

Je réfléchis maintenant à ce qui s’est passé, mais je jure qu’à ce moment là, j’ai profité comme jamais du moment présent, sans me poser aucune question. C’est vrai que c’est mieux. C’est mieux d’être dans ses bras sans chercher a savoir s’il m’aime ou pas, sans avoir envie de le rejeter parce que je l’aimais et pas lui. Ca n’avait plus aucune importance, on était deux enfants qui s’amusent.

Mais peut être que je me trompe, peut être qu’au fond on s’aime encore, et que ça y’est on s’aime pareil. C’est pas le même amour, c’est peut être un mieux. Un plus distant, un plus solide, un qui ne fait souffrir personne : un qui ne dure que l’espace de quelques heures.

Si, je mens, il y’a eu un moment où j’ai eu peur. Son tel a sonné, j’ai cru que c’était sa meuf. Peut être…mais si c’était elle, il n’a rien laissé paraître, et s’est réinstallé sur moi sans aucun complexe. De toute façon elle avait plus rien à craindre de moi.

Je suis plus Sa Math, qui l’attend en haut de la cote, qui lui appartient. Quand il me prenait dans ses bras ou qu’il m’allongeait sur lui, il me tenait si fort que j’ai cru qu’il allait m’attacher à lui.

Comme on disait à sa mère qu’on regardait le film, elle est partie se coucher et pour pas qu’elle nous entende, on a écouté la BO jusqu'à la fin, et on l’a remis au début. On s’endormait presque dans les bras l’un de l’autre quand on s’est résolu a remonter la cote. On a bu un thé assis dans ma cuisine dans le noir, et il est reparti.

Dans deux semaines, il vient chez moi quelques jours à Lille.