rien de nouveau!

Ça c’est un bout de la dernière lettre que j’ai posté hier à léti en rentrant, et comme j’ai pas trop de temps de retaper la même chose autrement, je le poste, en plus tout s’enchaîne, alors j’aurai sûrement d’autre choses à dire bientôt ! Voila léti, t’inquiète si tu trouve un bout de ta lettre ici ;)

Alors, j’ai chargé mes cartons, vidé ma chambre, fait quinze allé retour de remplissage de coffre de la voiture à papa (toujours aussi moche cela dit…) et roulé jeunesse !

T’avais vu que j’avais peur de l’avion, c’est un des raisonnements chelou de mon esprit qui me fait croire que plus c’est lourd, plus c’est dangereux, genre je vois un obèse monter dans l’avion, j’ai peur qu’il décolle pas, pareil pour les valises, quand je m’assois et que je sens l’avion bouger parce qu’il balancent les valises dans la soute, je me dis que j’aurai du moins remplir la mienne. Bah la voiture c’est pareil, j’avais trop peur que la voiture soit trop chargée et qu’on parte dans le décor au moindre virage. Pourtant quand j’y pense, on était que 2, si tu additionnes de poids de ma mère et de ma sœur ça revient au même que deux valises, en terme de masse, quand je pars en vacances avec trois valises, c’est plus lourd encore. Mais voila, pendant le voyage, j’étais accrochée au siège dès que mon père déboîtait… y’a encore la trace de es ongles dans la mousse du siège. Donc voila, j’étais sur l’autoroute avec mes boites de chaussures plein le coffre remplies de souvenirs, et de fringues !

D’ailleurs j’suis rentrée à Creil, j’ai rien à me mettre, j’en ai pour une semaine de jogging, piscine danse.

Quand on est arrivé à Hellemme, on m’a donné mes clefs (que j’ai perdu le lendemain yeaaah !!!) et on a passé les cartons et les boites par la fenêtre. Finalement, j’pensais remplir la chambre, mais j’ai encore plein de place pour rajouter du bordel. J’ai balancé mes fringues dans l’armoire (encore deux étagères de libres, ça m’étonne…) et puis voila. Tout était posé, il était 17h. Moi et mon déménageur de père, on a fermé la porte, et on est reparti. Il fallait aller a Lille Flandres pour ma carte de métro, et comme il manquai des papiers, on s’est cassé, on est allé à Euralille, chercher des piles rechargeables, (en marchant vers l’escalier où on s’était posé avec Julien, je pensais à toi…pffouu ça fait un choc). Ensuite, on est passé faire un tour à ma future école de danse, mon père est même pas au courant, il me fait « privé…hum, ça va coûter la peau du cul », sur ce il a prit le tel pour demander renseignements à ma mère sur l’affaire « c’est quoi c’thistoire de danse là ? » ouai parce que mon père s’est mis en tète, que la danse ça servait à rien, qu’il fallait que j’continu plutôt le violon. Mais j’me vois déjà dans un dos tres moi, rien me fera renoncer à cette école. Même s’il faut que je taff pour la payer. Il veut que j’aie mon dfe de violon pour donner des cours et gagner bonbon dans une école de zik. Parce que sans dfe, tu peux donner des cours particuliers, mais pas dans une école, et donc tu gagnes moins. Moi j’lui ai dit que ça dépendait, mais bon, encore une de ses lubies qui lui donne un prétexte pour s’embrouiller avec moi. Mais je ne plierai pas, j’ai mon destin en main…. Resiste math !!!

Oui résiste, jusqu'à ce que je découvre une école de musique dans la rue à coté de chez moi. Argument de poids, égalité balle au centre avec mon père…

 J’me suis souvenu de mon école de musique…arf….finalement, si j’faisais un an de plus…j’aurai mon dfe…pourquoi pas…il a peut être raison…11ans de violon pour rien…oui mais nan ! Ça serait donner raison à mon père ! Enfin, j’ai fais une demande d’inscription, au cas ou…

Bref, le soir, après avoir tourné dans Lille, on est allé manger chez ma tante, ma cousine à réussi à venir, trop dla boulette, en plus elle habite pas loin de chez moi à ce qu’elle m’a dit. Mon père a parlé jusqu'à ché pas quelle heure, je commençais a fatiguer après cette journée, et le lendemain 6h30 debout. Alors j’ai fais un grand bâillement devant ma tante, pleine de compassion, elle s’est exclamée « mais elle va pas se lever demain la pauvre ! Allé va donc te coucher » et me voila libérée du repas de famille et des blagues vaseuses de mon père à mon sujet « c’est quoi que tu fais déjà ? Histoire du lard ? Pour être bouchère ? » mouahahaha !!!! ptdr mon père…

Et voila, je me retrouve dans le lit de ma cousine, ou j’ai dormi à noël cette année, en plein dans ma crise de craquage, plein milieu d’année, plein de doutes, et j’pensais à Julien que j’avais vu pas longtemps avant à quelques pâtés de maison de moi, peur du bac, peur de tout. Et là, j’suis dans ce lit, heureuse au possible, mais stressé comme pas deux. Terrifiée à l’idée d’avoir quelques heures de sommeil avant d’atterrir dans un amphi inconnu. Qu’est ce que j’allais trouver là bas ? Dans le noir, je rallumais la lumière toute les deux minutes pour vérifier que c’était bien bâtiment A, amphi 4, au cas ou ça changerai sur ma feuille entre temps. Si j’avais pas rêvé un 5 ou un 6.

Pi après avoir tourné dans mes draps une demi heures, la fatigue à  pris de dessus, et pouf, j’me suis endormie.

Je sais pas de quoi j’ai rêvé, peut être des gens que j’allais rencontrer, de mon futur mec, (ahah, tu trépignes d’impatience d’entendre sa description….ça vient…ça vient…) j’me souviens plus, mais vers 5h je suis réveillée par un bruit de moteur de tondeuse à gazon, un bruit insupportable qui m’a tiré du sommeil, moi et mes boules quies on reprend conscience, mon père ronfle comme un moteur d’airbus… pfoua, 5h ? Encore une heure trois quart avant de me lever. Nan parce que ça, c’est chiant, quand tu dois te lever tôt mais pas trop quand même, parce que 8h30 à la fac, j’ai largement le temps, mais j’veux pas être en retard, alors pendre son temps et arriver à la bourre, ou partir trois quart d’heure avant et être en avance ? Dilemme cornélien qui s’empare de moi alors que j’essaye de me rendormir en faisant abstraction du grondement d’à coté.

J’me suis rendormie, et c’est ma tante qui vient me tirer du lit, avant que mon tel se mette à sonner. J’me serais faite une joie de l’entendre à nouveau, tant pi ça viendra bien assez vite. Tu sais quoi, j’ai pris une grande décision, j’ai pris une douche, au risque de me mouiller les cheveux qui était parfaits ce matin là et d’en faire quelque chose de craignos, au risque d’investir la salle de bain et de me faire vanner par mon père de bon matin (ouai il s’éclate mon père même de bonne heure) mais les cheveux ont tenu le choc, j’étais contente, j’ai enfin une tète que je supporte dans un miroir, grande nouvelle ! J’irai pas jusqu'à dire que je m’aime, faut pas pousser Maurice, mais j’étais prête à affronter une entrée en fanfare dans Agrabah ! ou…dans un amphi rempli d’inconnus.

Mon père s’est tu, il était gentil, il m’a emmené à la fac, presque en modèle de soutien psychologique (pour un peu j’aurai cru qu’il se faisait du soucis pour sa fifille…) « tu sais ou tu vas ? T’as des papiers ? De la batterie dans ton tel ? Tu m’appelles hein, allé, c’est bon, à tout à l’heure ! T’as de la batterie ? Sure ? ok… » J’ai ouvert la portière, posée un pied par terre, puis deux, sortie de la voiture, refermé la portière, fait quelques pas, me suis retournée vers la voiture, mon père me fait coucou, je fais coucou en gentille fille que je suis quand je veux, et me suis dirigée vers la porte. Vu du parking, cette porte paye pas de mine, c’est une entrée annexe, mais à ce moment là, je ne connais que celle là (bah oui, j’suis encore jamais venue autrement qu’en voiture) D’ailleurs, aux porte ouvertes la première fois que j’suis venue, c’est celle là que j’ai vu en première. Moi j’imaginai un temple immensément effrayant, une porte gigantesque genre temple romains limite les colonnes et les lions en marbres à l’entrée. En fait, c’est une vieille porte riquiqui genre truc grillage et petit chemin qui mène vers nulle part. En fait, j’me suis rendu compte après que c’était pas la vraie porte. Bref, un tas de trucs remonte à ma tète qui commence à sortir du comas dans lequel elle s’était maintenu pour faire face à l’angoisse. J’arrive pas encore à me défaire des images des portes ouvertes avec Max, parce que j’ai encore rien vécu d’autre que ça et l’inscription. Y’a personne encore dans la fac. J’arrive sur la grande place centrale, et je regarde autour de moi, y’a trois pèlerins, et un grand A qui m’appelle au dessus d’un bâtiment. Flash back : bâtiment A amphi 4. Soit. A coté de la porte, y’a deux gens assis, une fille et un mec. Les premiers que je remarque ici. La fille à l’air de rien, enfin, elle m’impressionne pas trop, mais le mec, lui attire mon attention. Stéréotype du gars que j’imagine dans cette fac. Un mec affalé sur lui-même, qui parle à une fille normale, ni super belle, ni super moche, une fille qui a l’air gentille, un mec qui a l’air de voir la vie comme un long fleuves tranquille, un mec avec un pantalon à moitié dech, avec des cheveux long emmêlés, une allure solide, mais complètement avachie, genre je m’en fou de ma posture, je m’en fou de tout. Ça m’attire ce genre de mec, je sais pas pourquoi.

Bref, j’avance inexorablement vers …je sais pas trop où, mais j’y vais ! Et puis, souvenir des portes ouverte, un escaliers, deux escaliers, plouf plouf, le premier. Je descends, impression de déjà vu, et flash de tout les espoirs concentrés, dans quelques images de ce même lieu. Ca m’attire, je jubile. C’était pas compliqué, c’était le premier amphi. Je vois deux personnes qui entre dedans, je suis. Y’a pas beaucoup de monde, j’essaye d’imaginer toute ces âmes aussi perdues que moi, aussi excitées, qui attendent de discuter avec le premier venu pour pêcher ses impressions. Alors je m’assois, au hasard, ni trop loin ni trop près. J’attends. J’ai trois quarts d’heure d’avance. Tiens, c’est bien la première fois de ma vie !

Au fur et à mesure des gens entrent. Personne d’exceptionnel. Mais que des gens qui m’inspirent du bien. J’ai envie de tous les connaître, de parler a tout le monde, je suis bien dans ma peau, bien dans ma tète, mais toute seule, comme la moitié de la population. Tout le monde se regarde, s’épie, en essayant de mémoriser les visages, qui sera potes, qui se reverra au détour des couloirs…

Et puis, quelqu’un s’assois pas loin de moi, une fille, et quelques minutes après je lui demande l’heure, parce que mon tel est éteint et que si je le rallume il fait de la musique et j’m’affiche direct. Elle est sympa, elle rallume le sien…mais on se met à discuter. J’aurai pu tomber sur une pouff, sur une débile ou sur n’importe qui de relou, en fait j’suis tombée sur une fille adorable, et qui m’a direct mise en confiance.

Devant moi les deux que j’avais aperçu à l’entré s’était assis, juste la rangée devant moi, et je regardait le mec, il est pas spécialement beau, mais y’en a pas des comme ça au lycée. Qu’est ce qui me fait penser que aucun de ces gens là, ne puisse venir de jules uhry. Ni même de Javouhey. J’ai une impression bizarre d’être à ma place, à coté de cette fille, juste derrière ces deux là, l’impression qu’ils sont déjà tous mes potes. Et puis un étudiant délégué (un peu comme le gars des inscriptions, qui sont chargé de guider les nouveaux dans la fac) vient annoncer aux quelques pèlerins que nous sommes qu’en fait c’est pas 8h30 mais 9h30, qu’ont a été mal informés mais qu’en attendant on peut faire une visite de la fac avec d’autres étudiants plus vieux. Alors, moi et ma nouvelle pote Julie alias Tictac (et ouai, drôle la vie hein…) on est enchantées (je présume) d’avoir tout le temps de faire connaissance. Mais le meilleur reste à venir…