Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Y’a quelques mois, j’ai passé le bac de musique. J’avais tout résumé pour pas oublier une miette de sensation que j’ai pu ressentir ce jour là. Et comme en ce moment je trie mes dossiers sur mon ordi pour le changer, je me dis que j’lai avais pas encore sorti, alors voila, en plusieurs morceaux parce que ça fait plus de douze pages...
J’ouvre les yeux. Tâte mon matelas sur ma gauche voir si y’a pas un portable qui traîne, clap, le clapet, et .....waa...4h24.
C’est bien balo, moi qui me concentrait fort dans mon sommeil pour m’obliger à dormir malgré tout, il fallait que je dorme, mais mon horloge interne m’aidait vraiment pas, et j’parle même pas du portable qui m’affiche des horaires de pur radin de la minute. Mais comment aurais je pu dormir cette nuit ? Ça dépassait les bornes des limites de ma structure mentale.
Non, je ne me lève pas. Je referme les yeux fort, mais minutes après minutes, je rouvre le clapet et le même premier chiffre perdure. J’y peux rien, faut que je bouge. J’ai encore mon jogging d’hier dans les pattes, et je suis crevée, j’ai un mal de tète terrassant mais je brave le tout et je vais me vautrer sur le canapé.
Il fait à peine jour et les clips sont toujours les mêmes d’une semaine sur l’autre. Il me reste encore neuf heures et quelques à poiroter, alors disons que je vais aller manger.
Je savoure mes spécial K, seul truc de consistant que j’avale, et qui devront me tenir au ventre jusqu'à au moins onze heure. Autant dire que je prend mon temps, j’ai que ça à foutre.
Il n’est que cinq heures trente...j’ai battu mon record de lenteur de ptit dej, et l’heure est toujours aussi lente. Alors...parce que j’ai vraiment, mais vraiment rien à foutre, je me met à relire le manuel de musique. Je l’ai relu entièrement...pendant une heure... je grappillais chaque minutes, et chaque minute me rapprochait de l’échéance. Et j’adorais ca. Mon cœur battait fort, alors que je me levais, qu’il était tôt, qu’il n’y avait pas un bruit et que je ne bougeais pas. Et pourtant je tremblais presque déjà rien que d’y penser. Est-ce que c’était le bac ou de voir nico ? Mais je n’arrivais déjà pas à m’arrêter de bouger. Comme si mon corps bougeait tout seul. J’adore cette sensation de sentir mes membres vivre. Comme j’aime oublier toute cette année de végétation, comme si rien ne s’était passé et que ca n’allait plus recommencer. Plus jamais. Juste en pensant que j’allais le voir. Plus que huit heures. Presque une journée de cour !
Et puis, ma sœur s’est réveillée. Presque deux heures que j’étais sur mon canapé. Le temps est bizarrement foutu ! Dire que deux heures de cours ça me fait presque une matinée. En fait je grappillais ma nuit là.
Bref, j’étais toujours dans mon manuel, ma sœur était prête à partir. Et puis je me suis retrouvée toute seule. Ma mère dormait. Alors comme je bougeais toujours sur mon canap, j’ai pris ma musique et j’ai fait une barre de danse. J’ai dansé pendant une demi heure, et les piles ont lâché. Je transpirais, alors je me suis dis qu’il était peut être temps d’aller me prendre une douche. Finalement je me suis foutu dans le bain. La totale, comme si j’allais monter les marches à cannes, du gommage au produit anti cellulites, du masque à l’argile au soin des cheveux, tout y est passé. Tout les produits qu’on achète en imaginant que ça marchera, mais qu’on a jamais le temps d’essayer vu qu’on est toujours speed le matin, ou justement trop défoncé pour avoir le courage de le faire.
Donc là, j’ai pris mon pied à me tartiner la face de toutes les crèmes vendues sur le marché. A l’arrivé j’avais toujours la même gueule de fraise, parce que évidemment, trop de stress et j’avais passé la nuit à me gratouiller les vieilles croûtes de la guerre qui perdurent six mois tellement je met de zèle à me faire saigner la face. Bon là ça vire au gore alors j’abrège.
Donc, en déesse du camouflage, j’ai passé une heure à me maquiller comme si je peignais un tableau, j’ai tout mon temps, alors j’étais à fond dedans. Je me suis mise à la lumière du jour, et j’ai fait ça comme une pro. Certes j’avais encore et toujours la même gueule, mais j’étais fière de moi. J’avais grillé une heure, et en plus je m’étais détendu. Et en plus, j’ai testé la méthode Borotto « t’es moche, très vraiment une couille...t’as vu ta gueule », et là, le miracle se produisit. J’ai aimé ma gueule. Ouai, parce que j’imaginais Nicolas en train de me regarder l’année dernière. Depuis un an je le voyais pas. Il me manquait le reflet de ses yeux sur moi, il ne me restait que mon miroir et mes complexes. Son regard c’est ma thérapie, mon médoc vital. Je ne l’ai su vraiment qu’une fois qu’il eu disparu. Sans son regard je ne suis plus moi, je ne sais pas ce que je deviens, mais quelqu’un que je n’aime pas. Est-ce qu’on peut imaginer la chute de confiance qu’on ressent quand on perd du jour au lendemain ce regard là ?
Et là, je sais pas, j’ai eu un flash, je l’ai vu dans mon miroir en train de me regarder. Je suis restée devant ma gueule avec mon mascara à chercher une touff dans un reflet !
Et puis, finalement j’étais prête. Et là, restait plus rien à faire. Alors j’ai lu JP Sartre pendant trois quarts d’heures. Il était dix heures. A onze heures moins le quart, je me suis mise à répéter. J’attendais une heure décente pour faire couiner l’engin, jouer du violon à quatre heures c’est pas recommandé en HLM. J’ai fais que des exos, des gammes....ce que je déteste, mais j’aurais paniqué de mal jouer le morceau. Et vers midi, j’ai fais quelques essayages, j’ai récupéré mes partoch, ma convoc, mon baladeur, blabla, la cannette, le violon, et hop c’était parti...
Une heure et quelques.
Je suis dans ma voiture, et je ressens un besoin pressant de rentrer en communication rapide avec ma léti. En deux deux j’ai tapé mon message et j’arrive à la gare. Je me suis a peine appuyé contre la colonne rose en faux marbre crasseuse que la touff apparaît. Putain...
Flash back des cent dix neuf fois ou je l’ai attendu à la gare sous la pluie, et là, il faisait beau et on avait deux ans de plus....et puis, détail...c’était le bac.
Qu’est ce que c’est le bac ? C’est ce qui va nous séparer ? Ce qui va nous unir finalement ?
Y’a pas d’entre les deux, soi on se perdra de vue tout bonnement, soit on sera réuni et ca se finira comme ca. Je le sais maintenant que y’a pas d’autres solutions.