rien de nouveau!

Ça y’est je pense, je pense de nouveau.

Un Bilan s’impose.

Je tue l’espoir. J’assassine la fibre infinitésimale qui me reliait encore à Nico, le lien microcosmique qui me rattachait à lui de toute ses forces, je le ronge petit à petit chaque jour qui passe…je le sens faillir. Pas encore la force de l’achever mais enfin la décision m’appartient. C’est moi qui tiens les rênes, c’est moi qui ai le pouvoir de mes sentiments. Je finirai presque par me croire libre !

Chaque chose en son temps…la liberté s’apprivoise.

« J’aime Edouard »

Voila une chose dont je suis sure. Je ne sais pas de quel amour, ni comment…mais je sais que je l’aime. Je suis presque sure de ne plus aimer Nico, dans le sens d’avoir besoin de lui pour respirer pour la simple et bonne raison qu’il ne me rend pas heureuse et ne l’a jamais fait. Je le suis depuis que j’ai rencontré Edouard, depuis le début. Je n’ai pas appris à être heureuse avec lui, j’ai été heureuse dès que je lui ai parlé, avant même de le voir.

Si j’aime Nico, c’est parce que je l’ai aimé, parce que je l’ai admiré et je l’admire toujours. Parce qu’il émane de talent et de charme et que personne ne peut rester insensible a ça. Sa personnalité on la ressent sans même le connaître, c’est sa force et son caractère qui le rendent beau pour ce qu’il est et non pour ce qu’il parait être. Il est différent de tout ce que j’ai pu connaître, de tout ceux que je pourrais rencontrer un jour, et aujourd’hui je dis ça avec l’objectivité que j’ai voulu avoir sur lui depuis bien longtemps.

J’aime Edouard parce qu’avec lui je me sens princesse. Il me donne tout depuis le premier jour, sans que je ne lui aie rien demandé, il m’offre toute l’affection que je n’aurais su espérer. Je l’aime parce que je suis heureuse auprès de lui, parce que je me sens bien quand je suis avec lui, je ne cherche pas à l’expliquer, je ne réfléchi pas, je n’ai pas d’efforts à faire…

Ca n’a rien à voir avec l’amour invincible et absolu que j’avais pour Nico, c’est un amour qui repose. Je me sens enfin moi-même, je ne cherche pas à changer pour lui comme j’ai pu le faire pour Nico… il m’aime comme je suis sans chercher à me changer ni à me faire changer.

Avec Nico tout est imprévu, rien n’est acquis, tout est incertain, instable, soudain, rapide, violent, fort…il veut il donne, il reprend, il redonne, il est là et puis…Zzioup, il n’est plus là.

Avec Edouard c’est tout ou rien, pas de juste milieu, il sait ce qu’il veut. La générosité et la tendresse incarnée. Alors je tombe. Il n’y a encore qu’une semaine je n’aurai pas imaginé. Chaque geste que je fais vers Edouard c’est un pas qui m’éloigne de Nico.

Mes utopies romantiques n’en perdent pas de leur force puisque je sais que si c’est l’homme de ma vie je le retrouverais tôt ou tard, le jour ou il aura d’autres intentions que de me faire souffrir. Je tourne une page mais dans un livre une page ne chasse pas l’autre, elle la complète.

« Aujourd’hui j’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé » a dit Voltaire.

J’ai réalisé que j’aimais Edouard parce que mon amour pour Nico pourri comme la blessure qu’il m’a faite. C’est un amour apparent et comme Socrate et son monde des idées, il ne rayonne que dans mon souvenir.

L’avenir me dira ce que nous serons dans dix ans, alors je me repasse à l’esprit sa phrase « jamais dix ans sans se voir » cap ou pas cap ? Et alors mon angoisse se dissipe. Je suis sereine, je n’aime qu’Edouard, je le sers dans mes bras ma tète collée à son torse et je ne pense qu’à lui en écoutant son cœur battre à mon oreille.