rien de nouveau!

A la base il y’a deux choses certaines et contre lesquelles je ne peux pas aller :

• Mon amour pour Nico
• Mon attachement grandissant et inévitable pour Edouard.

Elles ne peuvent pas coexister en moi naturellement, l’une me fait souffrir à cause de l’autre, il fallait changer ça. L’amour que j’ai pour Nico c’est comme une balle dans mon cœur, elle s’est installée y’a longtemps et la blessure s’est refermée dessus parce qu’en partant il n’a pas pris la peine de l’enlever, il l’a laissé s’infecter, pourrir et finalement l’a oublié là où elle était. Moi je ne l’ai pas oubliée, la blessure relance des fois, et je ne pense qu’à la faire disparaitre. Comment est ce que je pourrai offrir un cœur qui saigne à quelqu’un ?

« Tiens Edouard je t’offre mon cœur. Il aime quelqu’un d’autre, mais c’est mon cœur quand même après tout. »

Nico me l’a volé mon cœur, Edouard me le réclame gentiment. Il est violé, abimé, il faut le réparer avant.

Alors j’ai réfléchi.

Vendredi.

J’ai passé la semaine avec Edouard. Chaque semaine qui passe me rapproche un peu de lui. Je ne pense qu’à lui, chaque minute avec lui, nuit et jour et pas une minute de trop. Et le vendredi je reprends mon tgv, il me raccompagne à la gare, et je rentre à Creil.

Dans la voiture je reçois un message « tu pren le 16h16 ? suremen, appel moi a 3h, bisous »

-         c’est qui ?

-         c’est Nico.

Il a pas réagit. Il n’est pas jaloux il me l’a dit. Il me fait confiance. Moi je sais ce qu’il va se passer. Et je m’en veux d’en être heureuse. Il m’a retenue sur le quai

-         reste avec moi. attend, deux minutes.

-         Cinq minutes et je pars.

-         Cinq minutes et tu pars…je t’aime.

Je l’ai embrassé, et je suis montée dans mon train. Je n’avais pas peur. Quoiqu’il puisse arriver, j’étais bien avec Edouard, Nico ne pouvait être qu’une parenthèse. Mon train a démarré  .

Quand je suis arrivée a Gare du nord, il m’a appelé pour me dire de l’attendre et de pas monter dans le 16h16 parce qu’il aurait du retard. Vingt minutes après il est arrivé, je me suis levée de mon banc et il m’a prise dans ses bras. Il était avec un pote à lui, un espèce de gars bizarre qui ne m’arrangeait pas trop, j’aurai voulu pouvoir parler avec lui tranquillement.

On est monté dans notre train et on s’est assis là où il y’avait quatre place à coté des chiottes. Nico a sorti sa guitare et Jonathan son trombone et ils se sont mis à jouer des musiques espagnoles.

Edouard m’a appelé, je me suis éloigné, entre deux wagon assise sur un trapontin…

« Oui je suis avec Nico. Ca va. Tu fais quoi ? ok. A ce soir. Psst psst…moi aussi..psst…Bisou »

Nico surgit de nulle part.

« c’était quiiiiii ??? »

Après ça Nico a remballé la gratt et il s’est allongé sur moi, la tète posée dans le creux de mon bras. Il est resté sur mes cuisses, pelotonné comme ça jusqu'à Creil.

Pendant le voyage j’ai suivi les discutions, j’ai compris qu’il avait plus de copine, et que le lendemain il avait un concert à Paris et qu’il avait invité une fille au restau…

C’est son pote « bah vazy raconte lui ! »

Il a regardé a droite a gauche, a baissé le nez sur les cordes de sa guitare en gratouillant vaguement

« ouai, bah en fait, c’est une meuf que j’ai invité au restau, demain quoi, voila… »

Tu m’en diras tant !

Blasé la fille…je m’en tape…fais ta vie.

Je parlais pas beaucoup. En sortant du train je ne parlais pas plus, il a eu l’air étonné, il m’a demandé trois fois si ca allait. « Oui ca va » en fait son pote me soulait, j’avais envie de rester avec lui. Quand il s’est cassé et qu’on s’est retrouvé sur le pont tout les deux devant l’école de musique il me dit qu’ « après on monte chez toi ». Il voulait que je lui défrise les cheveux. Soit…j’ai omis de lui dire que mon fer était à Lille. On est allé a l’école de zik, on a posé nos sac derrière les machines à café, en face de la salle où on s’est rencontré il y’a exactement quatre ans. On est resté cinq minutes à rien faire et quand il me demande de partir j’avoue tout

« C’est pas la peine que tu montes chez moi, mon fer est a Lille, j’le ferai une autre fois, j’te l’ai pas dit pour rester avec toi »

« c’est pas grave on monte quand même »

En passant devant vidéo futur il m’a proposé de se regarder un dvd le soir.

Voila on s’est retrouvé chez moi le soir à minuit, moi dans ses bras, incapable de juger du bien ou du mal dans cette affaire, incapable de bouger, incapable de parler.

« Je me met à l’aise » il a enlevé son t-shirt et il s’est allongé sur le canapé. Au début j’étais assise, puis je me suis installé près de lui. Petit a petit il m’a attiré contre lui.

Il rapprochait sa main de ma hanche, elle se baladait maladroitement, aussi doucement qu’on puisse bouger une main quand on voudrait qu’elle passe inaperçu. Mais sa main sur ma hanche pesait une tonne.

Et puis on a chahuté, comme d’habitude, cette habitude qu’on a prise de se prendre dans nos bras pour ne pas s’embrasser, de se retrouver collé l’un a l’autre, nos deux visages si proches que nos mains se mettent à trembler et qu’on se met à rire pour dédramatiser la situation qu’on ne maitrise pas. Je voudrais qu’il confirme tout ce que je dis, mais il ne dit rien.

Quand je l’ai raccompagné le soir a quelques pas de chez moi il m’a dit « tu oublies pas, tu m’envois un message quand tu rentres. »

Je suis rentrée et j’ai regardé mon téléphone pendant cinq minutes en lui demandant ce que je devais faire.

« Je suis bien rentrée, dors bien, bon week »

 je ne lui ai pas dit que je l'aimais...j'ai attendu encore un peu...