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« On va se faire une pizza ! »
J’étais sur un trottoir avec Mélie, on s’est mise a discuter en attendant, j’avais pas encore papoté avec elle…pas encore eu l’occaz malgré la journée passé avec elle et les autres. Je lui ai avoué que j’avais un peu la trouille de mourir congelée, même si j’avais donné quelques temps avant dans une forêt noire et silencieuse par -3 degrés, mais une nuit, vraiment…
- t’inquiète pas, ça sera marrant, demain tu y repenseras et tu seras contente de l’avoir vécu
Certainement.
Goth était avec nous, il avait tenté d’échapper aux clochards évangélistes qui étaient devant la poste, mais Dine et Corsu étaient restés prisonniers de son sermon néo révolutionnaire… Goth décide de prendre les choses en mains. Il part, disparait au coin de la rue, et revient quelques minutes après en nous annonçant bras ballants qu’ils tapent
« Elle aurait pas du faire ça !
- mais Dine elle est comme ça, elle s’intéresse à tous les gens, elle plane, elle doute de rien… »
On avait raison, ils étaient partis dans un racontage de vie captivant, une biographie de 0 à 40ans, et la voila revenu la fleur au fusil, sans même avoir imaginé une seconde que ce mec puisse être dangereux.
« Il était super gentil !...pas du tout violent »
En attendant, on se pèle les fesses, trouvons une pizzeria proposais-je. Goth avait déjà son idée, moi j’étais pas pour la pizza, j’étais plutôt pour le chauffage. Il connait la ville il parait, puisque Dine m’a prévenu, Aix-les petites rues et son sens de l’orientation est mis au défit. Alors on suit Goth. J’aime bien la nuit les rues piétonnes, les maisons claires et les restaurants éclairés, de la rue on sent l’odeur de chaque endroit, grec ou marocain, russe ou italien, les devantures colorées et les pavés humides qui reflétaient les couleurs brillantes des luminaires accrochées aux murs… j’avais froid.
On y est bientôt ?
On est arrivé sur une place avec des beaux bâtiments et en face de nous un self service de pizzas comme il y’en a partout dans Marseille…
« Sérieux ? On mange dehors ?! NoOoOon….on va se geler toute la nuit, on va au moins trouver un endroit chaud »
Mais finalement, c’est Goth qui gagne, peut être l’appel du ventre, on demande chacun un morceau de pizza. Moi depuis la veille et ma crèpe-3boules-nutella-fraise-tagada, j’ai plus une tune. C’est Dine qui fait office de banque de prêts. Encore heureux qu’elle ait pensé à avoir de l’argent sur elle parce que mon sac, aussi rempli qu’il puisse paraitre, ne contient rien d’utile et nécessaire. Si bien sur, dans ma poche j’ai mon portable, mais il faut que j’arrête de penser à téléphoner à Edouard, ce n’est pas en lui parlant que j’arriverai à avoir plus chaud. Je focalise sur la pizza grillé qui cuit pour moi… le tel de Dine se met à sonner, je l’entends parlementer avec quelqu’un, elle a l’air emballée, j’ai une lueur d’espoir, et si elle trouvait un squat pour la nuit ca serait pas plus mal…
« qui a demandé une provencale ? Six parts ? »
J’attrape ma bouffe du soir, après les frites et les abricots secs mon ventre se demande ce qui lui arrive. Goth a demandé une pizza entière avec Mélie. On va se poser sur un muret en dessous d’un arbre, à nous quatre…j’arrive à taxer des parts de pizzas, je meurs de faim…c’est peut être l’angoisse. A me voir comme ça, on pourrait tout imaginer de moi sauf que je suis angoissée. Là, un truc noir flasque non identifié tombe à coté de la boite de pizza. Goth propose un repli stratégique vers un endroit plus sûr. On a fini la Pizza.
« Et si on mangeait une glace ? »
Aaaah tiens une glace. Mes fesses en réclament. Non en fait je sais pas quelle est cette chose en moi qui la réclame, mais j’ai envie d’une glace. On se met à arpenter les rues d’Aix, cette fois j’arrive presque à reconnaitre, cette grande rue, le cours Mirabeau. Je ne connais pas, je ne l’ai vu que de nuit, mais je l’imagine un après midi d’été, sous la chaleur écrasante, avec une bouteille d’eau glacé, en promenade, des gens partout, des petites filles en jupettes et des vélos, des tongs, des gens qui marchent partout, des bancs, un ciel bleu livide, l’envie d’une glace…
Il fait froid, il fait nuit, février avance, dix heure du soir, un ciel noir et envie d’une glace.
Ben&Jerry. Je matte les affiches, Dine prend au caramel, je prends à la framboise…une petite barquette avec une boule énorme qui dépasse de tous les cotés, mais comme on n’a pas quatre ans ça ne coule pas, il ne fait pas quarante degrés, on a le temps de remettre de l’ordre dans la barquette et de la finir avant d’en avoir plein les doigts, plein de t-shirt et plein le visage. Goth ne demande qu’une chose, son verre de ‘semence de Satan’ à l’Elfique, là il nous embarque d’un pied ferme aussitôt la glace avalée. Déjà rien que le nom me parait suspect, je demande à voir. J’ai mal au ventre. On remonte plusieurs rues pour revenir en centre ville, Goth connait bien, même s’il nous traine moi et Dine…de toute façon, on aurait bien du mal à s’y retrouver, moi qui n’ai jamais posé un pied sur ce trottoir, et Dine qui a un sens de l’orientation aussi efficace qu’un GPS déréglé.
« Quoi ? Trois fois le tour du bâtiment pour retrouver l’entrée du bar ?! Tu dis n’importe quoi ! »
On entre dans le bar, j’adore, je pense à Rélia. On dirait sa chambre. On dirait elle. Je repense à elle. J’hallucine sur les serveurs, presque autant que Goth, j’observe, j’imprime…j’ai envie de pisser. Je repère les chiottes, mais alors que je commence à me battre avec la porte en jurant et tapant sur la poigné comme une abrutie, le serveur blond-platine-tatouage-percing-chemise-ouverte-jean-ceinture-cloutée me talonne en tournant la serrure délicatement et en poussant la porte tranquillement…ok !…vite entre et cache toi Mathilde.
Quand je ressors je me pose en face de Dine, et Goth me propose de gouter sa semence de Satan. Je regarde la carte, Mélie décrypte les compositions des boissons, Vodka Gin myrtille bière blonde vin blanc coca…le tout mélangé bien touillé…Je sors mon appareil, je traque, je me déplace, choisi les angles, me désespère d’avoir un jour un appareil capable de se régler sur le mode sombre, mais qu’à cela ne tienne…qu’on voit ou pas je photographie.
C’est la qu’enfin Corsu revient. Il nous avait lâchés juste après les clochards, quand on s’apprêtait à trouver une pizzeria. Voila, maintenant on se lançait encore dans la rue vers le Sunset.
Quand on s’est pointé devant, le videur a fermé
Normal vu l’heure qu’il est…mais c’est quand même balo, faut bien trouver un coin où se poser. Enfin moi je la ramène pas, mais j’ai bien envie de commater sur une banquette. Et puis large la banquette si possible…tant qu’à faire.
J’ai vite compris que le commatage était compromis, notre camp de base serait un trou en dessous de l’escalier.