rien de nouveau!

"Accusé, levez vous!"

Je viens d’avoir dix huit ans et tout le monde s’emballe… :

« Tu es majeure !!! C’est merveilleux, qu’est ce que ça te fais ? »

On croirait un coureur qui vient de gagner le tour de France, et ses premières impressions recueillies par une foule de journalistes avide de fortes sensations.

Bah voila, je suis dégoutée. Des fois je me demande si je ne suis pas vieille avant l’âge.

Là j’serais bien partante pour me lamenter sur mon propre sort, d’ailleurs deux semaines que je me retiens de le faire. J’évite de penser en négatif, parce que j’essaye de croire que moins on y pense et mieux on se porte. Et surtout y’a pire que moi ! Donc au lieu de parler de moi j’ai envie de parler d’autre. Mon autre ça sera Max, pour mon premier article de l’année.

Max c’est une description inachevée, une personnalité à cerner…

Qui a dit qu’on arrivait à connaitre quelqu’un avec le temps, qu’on pouvait se faire des promesses et des déclarations et les tenir à la fois ? Il est comme mon humeur d’en ce moment, il est flou, indécis, lunatique, extrême. Il est une toile à laquelle on se raccroche quand on a peur de tomber mais dont on n’arrive pas à se défaire une fois tombée dedans. Max il est plein de choses, de toutes ces choses qu’on n’arrive pas à définir.

Hier il faisait froid, il faisait nuit, c’était le réveillon. Je me suis couchée un peu après minuit et j’ai pensé. J’ai fait le point sur mon année, mais plus je pensais et moins j’arrivais a dormir. Puis j’ai pensé a lui. Et puis mon tel a vibré, j’ai ouvert le clapet et j’ai trouvé son message. Voila, tout un article pour un message. En fait nan. J’avais envie de raconté tout ce qu’il était pour moi, mais je tourne en rond, je n’sais pas par ou commencer.

J’pensais a tout ce qu’on avait vécu, et lui il a juste dû penser que j’existais quelque part… tiens c’est la nouvelle année ! baah ! Pourquoi faire la gueule ? C’est la fête, dans le feu de l’action on aime la terre entière !

Il m’a souhaité la bonne année, dit qu’il était encore vivant, qu’il s’excusait. Sur le coup j’étais vraiment heureuse, ça a chassé toutes mes idées noires de milieu de nuit, de demi-sommeil mélangé à un peu de nostalgie, d’envie …et paf il m’a balancé un sac d’espoir en pleine face. Il aurait du s’arrêter là. Quoique… Comme j’ai répondu, il a répondu, j’ai répondu…j’nous voyais encore sur msn à se jeter des bisous, à se dire qu'on s'aimait et à parler des heures et des heures…

« J’ai froid aux pieds »

« Moi j’ai super chaud…j’arrivais pas à dormir »

C’est vrai, j’enlevai et je remettais ma couverture, j’en pouvais plus.

Et donc il répond qu’il est dans la rue, qu’il revient de boite, et qu’il va chez un pote. Super. L’éclate totale. Il a niqué tout mon morceau d’espoir. Moi je l’imaginais dans son lit comme moi, allongé à regarder le plafond, à se repasser les films de son passé et visualiser l’avenir… et puis penser à moi comme j’ai pensé à lui. Je priais pour qu’il se décide à me reparler. Après tout je ne lui avais rien fait…. il devait bien y avoir une grave raison pour que subitement il refuse catégoriquement de m’adresser la parole. J’ai tout tenté, les messages, les appels, les mails, msn….son pote. Le pote a été plus efficace que le reste. Mais je voulais qu’il se réveille par lui-même, sans avoir besoin de quelqu’un d’autre.

Quand j’ai reçu son message je me foutais des explications, du pourquoi du comment, j’étais trop contente, c’est ce que je lui ai dis. Et puis soit disant qu’il n’avait pas d’explications, qu’il espérait que je l’excuse.

J’me suis projeté dans le passé…..

Je me revoyais dans la voiture la première fois ou je l’ai vu, les champs Elysées et l’arc de triomphe devant nous, la tour Eiffel et le champs de Mars, les rues de Paris, le métro et toutes les conneries que j’ai pu dire. Quand on est allé au restau à Paris avec sa famille, les soufflés au fromage et l’envie de dormir dans la voiture, yoyo et le dvd de Save the last dance qu’il m’a offert parce que c’était mon film préféré. Le Louvre avec Will et presc, la bataille d’eau au grand palais, les beaux magasins et l’herbe du parc… les trucs débiles que j’écrivais sur ses potes, mes devoirs d’anglais qu’il faisait jusqu'à une heure du mat la veille au soir…les portes ouvertes à Lille et mon gala de danse, et puis plus rien…plus rien depuis six mois. Comme ça, sans raisons.  

Je ne sais plus écrire depuis quelques mois, j’’aurai des dizaines de pages à remplir sur lui mais je n’y arrive pas. Comme le violon la danse et le dessin l’écriture me lâche…en espérant que ça revienne.

J’ai envie de lui reparler, mais même avec ce message je reste bloquée. C’est pas à moi de revenir, autant qu’il ait pu me manquer ce n’est pas moi qui ai disparu, ce n’est pas à moi de le coller…j’ai fais tout ce que j’ai pu. Il m’a manqué, il me manque. Les gens sont bizarres parfois…